Voir la Défense à un salon comme Advanced Engineering, ce n’est peut-être pas une association évidente à première vue. Et pourtant, elle a tout son sens. Le major Koen Ceulemans, Innovation Officer pour l’Armée de Terre belge, expliquera pourquoi lors de sa conférence à Advanced Engineering à Flanders Expo, le jeudi 22 mai.
Toute personne un tant soit peu connectée au monde sait que la situation géopolitique actuelle est, pour le dire de manière euphémique, instable. Faut-il craindre une guerre imminente pour la Belgique ou l’Europe ? Le débat reste ouvert. Ce qui est sûr, c’est que notre pays doit renforcer sa capacité d’autodéfense.
Changer de cap
C’est là que Koen Ceulemans entre en scène. Il est responsable de la promotion et du soutien à l’innovation bottom-up au sein de l’Armée de Terre. « Si on regarde le conflit en Ukraine, on observe des cycles d’innovation de six à douze semaines », explique-t-il. « En comparaison, nous achetons actuellement des systèmes prévus pour durer vingt ans. Tout évolue très vite, et nous devons donc trouver une nouvelle manière de fonctionner, sans dépendre entièrement d’autres pays. »
La Belgique ne manque pas de savoir-faire. Le problème se situe davantage au niveau des processus lourds et de la rigidité structurelle auxquels les entreprises se heurtent lorsqu’elles veulent collaborer avec l’armée belge. « Nous reconnaissons ce problème et travaillons activement à le résoudre. »
Un nouveau système
Pour favoriser l’innovation au sein de la Défense, la plateforme www.inno4def.be a été lancée. Elle permet de soumettre des idées directement, sans passer par la hiérarchie habituelle. « Ainsi, les propositions innovantes reçoivent plus rapidement l’attention qu’elles méritent, et leur chance d’être développées augmente. »
Sur ce site, tout le monde peut soumettre une idée : multinationales, PME, ingénieurs indépendants, particuliers… La proposition arrive directement chez Koen ou un de ses collègues. « Nous effectuons ensuite une évaluation rapide — en analysant la maturité de l’idée, les efforts nécessaires, le budget disponible — puis nous décidons si le projet peut être développé. »
Back to basics 2.0
Pour illustrer les besoins concrets de l’armée belge, Koen donne un exemple :
« Sur le terrain, nous voulons revenir à des communications filaires. Les messages sans fil sont facilement interceptés ou détectés. Pendant la Première Guerre mondiale, on utilisait un téléphone de campagne à deux fils, facile à déployer par un soldat. Nous utilisons encore ce système aujourd’hui. »
« L’Armée de Terre souhaite maintenant un système équivalent, mais pas uniquement pour téléphoner. Il doit aussi pouvoir transmettre des données, photos ou signaux de capteurs. Cela est techniquement possible avec la fibre optique, mais celle-ci n’est pas pratique à déployer facilement sur un champ de bataille, surtout pour un usage temporaire. Cette technologie existe, mais il nous faut entrer en contact avec ceux qui peuvent l’adapter à notre réalité. »
Réservistes spécialisés
La conférence de Koen abordera aussi les leçons tirées par l’armée des conflits actuels. Elle se veut également un appel fort aux entreprises belges, ingénieurs, développeurs de produits… pour qu’ils réfléchissent aux technologies, matériaux et réseaux pouvant être utiles à la Défense.
En plus, les visiteurs d’Advanced Engineering sont particulièrement bien placés pour devenir réservistes. « Nous recherchons constamment des réservistes spécialisés. Si vous avez, par exemple, une formation d’ingénieur, vous correspondez parfaitement au profil. En plus, c’est le meilleur moyen de comprendre les besoins réels de l’armée, et ainsi de pouvoir adapter ensuite vos produits ou matériaux », conclut Koen.
Une conférence à ne pas manquer, en parfaite adéquation avec les enjeux actuels. Une occasion unique de découvrir des opportunités inattendues tout en contribuant à la résilience de notre pays. Soyez présent le jeudi 22 mai à Flanders Expo, Gand, et inscrivez-vous dès aujourd’hui. À bientôt !
